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A Fallen Angel's Life
12 décembre 2008

.[Life]. Mon chtit pasticheuh

1044107306

Comme j'ai remis le pastiche que je devais faire pour mon cours de français, je me suis dit que ça pourrait être joyeux de le mettre ici. =)
(Un pastiche c'est une "imitation des anciens". Donc par exemple on pouvait écrire un recueil de poèmes fait à la Victor Hugo ou des trucs dans le genre et moi j'ai choisi d'inventer un nouveau chapitre de fin au roman Tristan et Iseut)

Donc le voici! :

XIX

LA CRAINTE D’UNE JUSTICE RENDUE

Ce n’est pas la justice qui est sans miséricorde, c’est l’amour.

HENRI LACORDAIRE, PENSÉES

Cependant, seigneurs, malgré cette fin tragique pour les deux amants, le destin ne manqua pas de les venger de l’affront dont ils furent les principales victimes par la félonie de dame Iseut aux Blanches Mains. Bien que la vengeance n’aurait pu apaiser les coeurs douloureux, justice fut tout de même rendue.

Peu de temps après que l’on eut emmené le corps des deux amants sur une nef en direction de Tintagel, terre témoin de leur histoire tragique, la terre de Bretagne fut secouée d’une vague de douleur face à la perte qu’ils venaient d’essuyer. La mort de Tristant le franc, le preux, ne laissait aucun villageois dans l’indifférence. La douleur et la peine accablait chaque habitant.

Or, l’un d’entre eux ne ressentait la perte de Tristan différement, car elle en avait été la cause. Son propre crime ne l’accablait que plus, la rendant craintive à toute personne qu’elle croisait ou qui lui parlait, la peur que son secret ait été découvert lui tenaillait du plus profond de ses entrailles. Ses craintes fictives la torturaient et s’insinuaient en elle tel le poison d’un serpent qui nourrissait une peur injustifiée en se tapissant dans les moindres coins d’ombres avant de fondre sur sa proie sans aucune pitié.

Avant même que la nef qui transportait les deux amants eut disparue au loin, sa silhouette engloutie par les vagues, Iseut aux Blanches Mains c’en était retournée à l’intérieur du château, ne désirant pas voir le résultat de sa jalousie, car, malgré toute la haine qu’elle pouvait éprouver pour l’amour que son époux nourrissait envers Iseut la blonde, elle ne pouvait s’empêcher de réaliser l’horreur de son acte irréversible. Ce château où elle avait cru vivre des moments agréables en compagnie de époux était ce mêm château d’où s’élevait à présent les plaintes à la limite macabres des gends du pays qui pleuraient sa mort précoce.

Ses longs doigts retenant l’ourlet de sa robe contre son bassin, elle traversa nombre de couloirs envahis par des personnes venues rendre un dernier hômage à Tristan à l’endroit de sa mort bien que les corps ne furent plus présents. Elle se fit parfois arrêter pour se faire dire les paroles que toute personne formulait à une nouvelle veuve, mais c’est avec un certain malaise que Iseut aux Blanches Mains acceptait ces paroles dites rassurantes avant de poursuivre sa route dans l’espoir de ne plus se faire arrêter par quiconque lui rappellait son crime, les règles de la bienséance ne lui laissant pas le choix de ne pas leur répondre. Elle ne désirait à présent qu’effacé son crime de sa mémoire ainsi que les souvenirs amères qui y étaient rattachés, bien qu’elle savait cela impossible.

Fin arrivée dans la cours du château où peu de personnes se trouvaient, elle alla rapidement s’isoler à son extrémité, reprenant difficile son souffle. Elle relâcha le bas de sa robe et appuya sa main contre sa poitrine qui se soulevait dans un rythme saccadé et irrégulier avant de sangloter :

« Ô Tristan, qu’ai-je fait? Que vous ai-je fait? Quel démon m’a prit? »

Une larme douloureuse vint perler le bord de son oeil, mais elle la chassa bien vite d’un rapide mouvement de revers de main. Pour se ressaisir elle replaça d’un geste vif une mèche de cheveux derrière son oreille avant de porter son regard devant elle. Ce qu’elle vit la fit sursauter.

Un valet se tenait devant elle en la regardant avec une lueur de suspicion praitquement impossible à discerner dans son regard azuré. Une sueur froide parcouru son échine dans un frisson désagréable. Un sourire forcé se peint sur ses lèvres dans un naturel faux. Elle souffla tout de suite dans un ton qui ne laissait rien paraître des paroles qu’elle avait eu à haute voix quelques instants plus tot :

« Oui? »

- Dame, vous n’avez à vous sentir coupable de la mort de Tristan le preux. Vous n’aviez pas les moyens de le soigner ici, en Bretagne, et ses blessures étaient si graves que probablement nulle magie aurait pu le secourir de la male mort.

Pour appuyer ses dires compatissants, le vieil homme lui servit un sourire tendre. Cachant tant bien que mal son soulagement que personne n’eut découvert sa félonie, Iseut aux Blanches Mains prit les mains ridées de l’homme entre les siennes et aquiesça d’un mouvement discret de la tête pour le remercier de ses paroles rassurantes. Elle sourit :

« Merci à vous. Merci de ces paroles qui me touchent et apaise la douleur qui étreint mon coeur d’avoir perdu mon amour, Tristan. Malgré cette perte, je ne peux que me réjouir, car il ne souffre plus, à présent. »

Elle poursuivit :

« Allez donc lui rendre un dernier  hômage, cela apaiserait mon âme torturée. »

L’homme baisa les mains d’Iseut aux Blanches Mains, puis après une courte révérence s’éloigna et entra dans la château, la laissant à présent seule dans le jardin.

Elle s’était retournée pour le regarder partir et dès qu’il fut hors de sa vision, elle se risqua à laisser un soupir s’échapper de ses roses lèvres. Elle se prit la tête entre ses douces mains. Son esprit était torturé par le secret qui la hantait et qui la poursuivrait certainement toute sa vie si elle ne faisait rien. Elle n’avait personne à qui se confier, tous les habitants de Bretagne pleurait la mort de leur Tristan et ne comprendrait probablement pas le mal qui avait prit Iseut aux Blanches Mains, son épouse, de le tuer avec une cruauté sournoise.

Elle murmura :

« Il me faut demander le pardon. »

D’un geste rapide, elle tourna la tête vers l’horizon, son regard se portant au loin vers la mer, là où l’on allait débarquer le corps des deux jeunes gens dont la vie qui comme la flamme d’une bougie s’était éteinte trop tôt en laissant derrière elle qu’ombre. Cette seule pensée la décida enfin à agir pour de bon.

Iseut aux Blanches Mains retourna à l’intérieur du château, dans sa chambre, pour y récupérer à la discrètion des serviteurs de quoi payer la nef qui allait la mener à Tintagel. Elle ne prit pas la peine de prendre un quelconque bagage, les vêtements qu’elle portait et l’argent qu’elle avait récupèré étant ses seuls bagages, car il ne lui en fallait plus. Aussi vite qu’elle était entrée, elle ressortie et se dépêcha à descendre au port sans avertir quiconque de son départ soudain.

Son regard se promena sur les nefs qui étaient amarrées jusqu’à ce que son regard tomba sur l’une d’entre elles autour de laquelle s’activait les marchands qui la préparait au départ imminent. Iseut aux Blanches Mains se précipita alors vers la nef et aborda l’un des hommes :

« Pardonnez-moi, mais où allez-vous? »

Le marchand la reconnu aussitôt :

« À Tintagel, Dame. »

- Pourrais-je vous accompagner?

Le marchand accepta sans se poser de question, pensant qu’en tant que veuve épleurée, elle voulait rejoindre son défunt époux là où on l’avait enterré. Il n’accepta pas l’argent qu’elle voulut lui donner et la fit entrer dans le bateau et s’installer dans l’endroit le plus propre et qui convenait le mieux à une personne de son statut bien que rares étaient ces endroits dans une simple nef marchande.

C’est de cette manière qu’Iseut aux Blanches Mains réussit à s’infiltrer dans la nef marchande qui allait la mener jusqu’à la chapelle où reposait le corps de Tristan. Le trajet fut long et parfois pénible, mais elle arriva enfin à destination.

Dès que la terre fut en vue, elle monta sur le pont et se posta sur le proue. Le vent marin fit virevolter ses cheveux sur son visage allant jusqu’à le fouetter doucement, mais elle en fit fi et continua de fixer la terre qui se trouvait devant elle, l’observant avec une certaine apréhension de coincée au travers de sa gorge. Elle s’efforça alors de l’ignorer en secouant brièvement la tête de côté pour se chasser cette idée de la tête.

Quand enfin la nef eut atteint le sol de Cornouailles et que la passerelle fut mit pour permettre aux marchands de descendre la marchandise de leur bâteau, Iseut emprunta cette dernière en la dévalant, oubliant toutes les règles de bienséances qui liaient son statut, ne se souciant déjà plus de ces détails.

Elle dut demander à plusieurs personnes avant de finalement trouver où était l’endroit où avait été enterré les corps de Tristan le preux et Iseut la blonde par le roi Marc. Elle ne prit pas de temps avant de finalement aperçevoir la chapelle dont il était question. Un sourire de satisfaction apparu sur ses lèvres, mais disparu aussitôt qu’elle se souvint de la raison de sa présence en Cornouailles.

Elle accéléra le pas et à peine fut-elle arrivée devant le tombeau de Tristan qu’elle se jetta face contre sol, en pleurs :

« Ô, Tristan, mon amour! Je te demande le pardon! Je sais ce que j’ai fait n’a été que réponse à ma jalousie, mais accorde-moi ton pardon! »

Iseut aux Blanches Mains baisa la sépulture du tombeau de béryl de Tristan. De fines larmes coulèrent amèrement sur ses joues, laissant une traîné humide perler ses joues rosies par sa course à la chapelle où était enterrée la tombe des deux amants. Ses mains pacouraient le sol par de gestes frénétiques comme cherchant à trouver une quelque prise qu’elle pourrait interprêter comme un signe de la part de son défunt époux pour signe de pardon.

Elle mit alors la main sur quelque chose qui attira son attention. Ses pleurs cessèrent lentement et elle se redressa légèrement pour regarder ce qui reposait dans sa main : une ronce. Elle fronça les sourcils et suivit la ronce du regard pour s’aperçevoir qu’elle sortait de l’intérieur de la tombe de Tristan, ne l’ayant pas vu à son arrivée. Elle remarqua alors que la ronce passait par-dessus la chapelle pour venir s’infiltrer dans une seconde tombe qu’Iseut aux Blanches Mains identifia comme celle de la seconde Iseut, Iseut la blonde.

Parcourue d’un sursaut de jalousie lorqu’elle remarqua que leur lien persistait même dans la mort, elle se leva brusquement et alla pour arracher la ronce, mais se fit arrêter brusquement dans son mouvement. Son regard tomba sur sa poitrine : une ronce épinée, venant celle qui reliait les deux tombeaux, s’y était plantée sauvagement et sans qu’Iseut aux Blanches Mains n’eut la possibilité de l’éviter.

Elle tenta vainement de la retirer tandis qu’un liquide chaud et carmin tâchait ses vêtements en coulant du troue béant qui s’était formée dans sa poitrine, mais ne fit qu’aggraver son cas, car la ronce grossissait à chaque effort qu’elle donnait, la déchirant de l’intérieur tandis qu’elle sentait l’extrémitée de la ronce s’infiltrer dans ses entrailles jusqu’à son coeur. Elle s’enroula autour du muscle lentement plusieurs fois avant de reserrer son étreinte mortelle d’un coup en enfonçant ses épines accérées.

Elle souffla avec difficulté trois fois dans une supplication éprouvante :

« Tristan, non! » À la quatrième fois, son souffle se coupa et elle mourrut.

Son corps tomba sur le sol dans un bruit mat. Son sang macula rapidement le sol couvrant la tombe de Tristan tandis que la ronce se retirait lentement pour disparaître à l’intérieur de la ronce centrale qui liait les deux amants pour toujours et à jamais pour que rien, ni personne ne les sépare encore l’un de l’autre.

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Commentaires
B
Wow. C'est vraiment beau ce que tu as écrit!
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